La grande guerre

 

 

CHRONIQUES   DE  LA  VIE  AERIENNE

  EN  RHÔNE-ALPES

 

 

 

LA  GRANDE  GUERRE

 

 

Avant la guerre, Foch avait déclaré devant un journaliste que l’aviation militaire n’avait aucun avenir « Tout ça, voyez-vous, c’est du sport, mais pour l’armée c’est zéro.»
En 1914, elle avait permis d’effectuer d’utiles missions de reconnaissance durant la bataille de la Marne, mais guère davantage »

A Verdun en 1916, toutefois, « Pétain comprenait qu’il ne pouvait espérer la victoire sans jouir d’une supériorité aérienne : « Rose, balayez-moi le ciel ! Je suis aveugle ! » dit-il au commandant Tricornot de Rose, deux jours après son arrivée à Souilly » 

 

3 août 1914, deux jours après avoir déclaré la guerre à la Russie, l'Allemagne déclare la guerre à la France, le 3 août 1914. Le 4 août, la Grande-Bretagne entre en guerre aux côtés de la France et de la Russie en réaction à l'invasion de la Belgique par l'armée allemande. La France perdra un peu plus de 1,3 million de soldats au cours de la 'Grande Guerre", un terme qui se développe dès 1915 au regard de l'ampleur des combats. Le 22 août, 27.000 Français sont tués, un total de pertes sans précédent dans notre histoire. Les forces franco-britanniques perdent du terrain. Le 2 septembre, le gouvernement quitte Paris pour Bordeaux : les Allemands sont à Senlis (Oise), à 45 km de la capitale.

début août 1914, c'est dans la plus grande précipitation que le Dépôt du 2ème Groupe de l'Aéronautique militaire quitte le terrain d'aviation de Reims pour se replier à Bron. Un dépôt d'aviation est un regroupement de personnels qui instruit ou confirme ceux-ci dans leurs spécialités civils ou militaires afin de répondre aux demandes de personnels des escadrilles. 

fin août 1914, devant l'avance des troupes allemandes, il fut décidé le transfert à Lyon du Service des Fabrications de l’Aviation Militaire (SFA) de Chalais-Meudon. Ce transfert était accompagné, pour les mêmes considérations, de l’évacuation des usines de la région parisienne travaillant pour l’aviation. La plupart de celles-ci s’installèrent leurs fabrications à Lyon (maisons H et M. Farman, Esnault-Pelterie, Caudron, Moteurs Gnome et Rhône, Moteurs Renault, Voisin, etc…) en déménageant leur personnel et leur outillage. Les succursales des usines parisiennes créées à Lyon furent maintenues et leur production vint augmenter celle du siège. C’est la surveillance de ces usines lyonnaises qui motiva la création de l’annexe du SFA à Lyon, installée dans de vastes locaux et ateliers situés dans le quartier de La Part Dieu, L’annexe du SFA à Lyon est chargée de surveiller dans les usines de la région lyonnaise la fabrication du matériel d’aviation et d’en assurer la réception, conformément aux cahiers des charges. Elle dispose d’un personnel civil et militaire d’agents contrôleurs et réceptionnaires spécialisés (avions, moteurs et voitures). Le matériel fabriqué en région lyonnaise est livré après réception aux magasins de l’annexe. Il est employé à la constitution de nouvelles unités ou à la fourniture de matériel de rechange ou de complément. L’Annexe est chargée de la constitution des nouvelles escadrilles (France, Serbie, Orient, Maroc, Tunisie) qui, toutes ont été formées à Lyon, et aussi au ravitaillement de l’aviation en Orient, Serbie, au Maroc et en Tunisie. La région lyonnaise devient un centre très important de l'industrie aéronautique française. Le terrain d'aviation de Bron accueille les ateliers de montage et de réception des constructeurs.

à l'automne 1914, une école de perfectionnement sur avion Maurice Farman fonctionnera quelques semaines sur le terrain de Bron.

printemps 1915,  les personnels du Dépôt du 2ème Groupe sont logés au fort de Bron ou dans d'autres dépendances à proximité. L'instruction se fait dans des baraquements qui seront aménagés sur les glacis à l'est du fort de Bron. Au cours de la Grande Guerre, ce seront 12.000 hommes qui passeront au Dépôt du 2ème Groupe à Bron. L'Ecole des mécaniciens ou de chauffeurs automobiles créées au sein de cette unité accueilleront plusieurs milliers d'élèves. Des aviateurs étrangers y furent formés.

22 juin 1915, le Ministre de la Guerre confirme que l'école d'aviation militaire d'Ambérieu en Bugey (Ain) est inscrite dans la liste des établissements de formation d'aviateurs pour la guerre. Le 12 octobre 1915, le Commandant Girod, inspecteur de l'Aéronautique militaire, visite le centre.  L'école prend le nom de Voisin en raison du nom du constructeur d'avion utilisé par cette école qui aura formé 2.328 pilotes au cours de la guerre.

entre 1915 et 1916, une vingtaine d'escadrilles sont constituées sur le terrain d'aviation de Bron : les pilotes proviennent des diverses écoles de pilotage, les appareils sont fournis par les constructeurs de la région lyonnaise et  les personnels qualifiés formés par le Dépôt du 2ème Groupe.

 

12 décembre 1915, vers 15 heures, un prototype biplan Caudron R 4 s’écrase au sol à la suite d’une défaillance mécanique, en bordure du terrain d’aviation de Bron. A bord de l’appareil, le Lieutenant Alphonse Caudron, dit Gaston, et Messieurs Demarez et Jaumes, mécaniciens à la Maison Caudron, fabricant d’aéroplanes, 32 Chemin des Alouettes à Lyon 3ième. Un monument situé, au sud de l’aéroport de Bron, commémore la mémoire de ce pionnier de l’aviation.

 Caudron.jpg

décembre 1916, création du 307ème de Défense Contre Avions (DCA) qui doit assurer  la défense aérienne de l'agglomération lyonnaise.

1917, un terrain d'aviation sera créé à Hermillon (Savoie). Il servira d'étape pour les appareils militaires qui se rendent ou qui viennent d'Italie. Ce terrain sera peu ou pas utilisé.

avril 1917, sur un terrain situé entre Meyzieu et Genas, création de l'escadrille 442 chargée de la  défense du ciel lyonnais.

25 mai 1917, escale à Bron du bimoteur Handley Page 0/100 n°3124 de la Royal Air Force qui relie l'Angleterre au Front des Balkans à Salonique.

 

20 octobre 1917, un appareil de l'escadrille 442, piloté par le brigadier Scordel avec pour mitrailleur l'adjudant Gaudet, intercepte sans résultat le Zeppelin L45 au-dessus de la Tour du Pin. (Isère). Quelques heures plus tard, ce dirigeable totalement désemparé se posera près de Mison (Alpes de Haute Provence).

 

3 novembre 1917, « Le plus jeune aviateur de France » Le plus jeune aviateur de France est Savoyard. C’est André Rey-Golliet, le fils de notre ami et compatriote le capitaine Rey-Golliet, du 61ème chasseurs alpins, détaché au camp d’aviation de Nanterre. Au début de la guerre, André Rey-Golliet, alors âgé de 15 ans, suivait le 28èmed’infanterie qui partait au front. Son père, à ce moment, officier aux 11èmes chasseurs alpins, le faisait quitter le 28ème et l’employait à sa compagnie en qualité d’agent de liaison ; mais bientôt tous deux passaient au 61ème chasseurs où ils restaient jusqu’en septembre 1915, date à laquelle le capitaine Rey-Golliet était blessé pour la 2ème fois et très grièvement. Depuis lors, André Rey-Golliet s’intéressait à l’aviation ; arrivé à ses dix-huit ans, il contractait un engagement régulier dans cette arme, et peu après il était désigné comme élève pilote. Notre compatriote vient d’accomplir ses premiers vols ; nul doute que bientôt nous aurons à parler des brillants exploits du plus jeune pilote français ». (Le Savoyard de Paris, du 3 novembre 1917)

 

au cours du premier semestre 1918, des terrains sont réquisitionnés aux limites des commune de Loyettes et de Saint Vulbas (Ain) pour l'extension de l'Ecole d'aviation Voisin d'Ambérieu en Bugey.

 

21 juin 1918, à Bron, présentation du drapeau de l'Aéronautique aux troupes par Monsieur Dumesnil, Sous-secrétaire d’Etat à l'Aéronautique.

 

11 novembre 1918, l'Armistice mettait fin aux combats.

 

 

 


27/10/2020
0 Poster un commentaire